Bertha
Au début du conflit, une certaine insouciance règne chez les Parisiens face aux dangers venant du ciel. Après deux années de répit au-dessus de la capitale, l’émotion est forte lorsqu’en janvier 1918, entrent en action de nouveaux avions plus efficaces : les Gothas. En mars suivant, et jusqu’en août, c’est la Grosse Bertha, en réalité sept canons à longue portée positionnés en Picardie, qui sème la destruction et la mort dans Paris et ses environs : en quelques mois, 367 obus atteignent l’agglomération et 256 personnes sont tuées. Les esprits sont d’autant plus frappés que l’engin responsable des dégâts est invisible. Les autorités réagissent alors en organisant des abris, en protégeant les monuments et en envisageant même une réplique de Paris en banlieue pour leurrer les pilotes ennemis. La population civile quant à elle souscrit de nouvelles polices d’assurance, s’encourage par des discours patriotiques et tente de conjurer le sort par le recours à l’humour et l’adoption de porte-bonheur.
Carte référençant les 183 points d'impact de bombe répertoriés entre le 23 mars et le 9 août 1918
Bombardement de Paris par les canons allemands à longue portée (23 mars-9 août 1918), carte, éditée par L'illustration, 4 janvier 1919
© Bibliothèque historique de la Ville de Paris / Roger Viollet