Kultur
La Première Guerre mondiale donne lieu à un déchaînement de haine antigermanique qu’on a peine à imaginer de nos jours. Orchestrée notamment par des associations nationalistes, à destination de l’ensemble de la population, enfants comme adultes, cette propagande vise d’abord Guillaume II, son état-major et son armée : ils sont tantôt ridiculisés, notamment pour leur ambition ratée de s’emparer de la capitale française, tantôt accusés d’insupportables cruautés. Elle s’étend ensuite à la culture germanique dans son ensemble et à tout ce qui peut l’évoquer, de la lettre « K » aux noms à consonance allemande. Gare donc aux commerçants dont le patronyme évoque la nation ennemie : certaines enseignes parisiennes sont en effet victimes de véritables saccages. On soupçonne tout particulièrement les représentants de commerces de marques allemandes d’avoir été des agents de renseignement avant la guerre. On en appelle donc non seulement au boycott des produits germaniques, mais aussi à la plus grande méfiance vis-à-vis des espions ou des discours volontairement démoralisateurs.