Gloire aux vainqueurs !
La capitale semble parfois insouciante, éloignée du front et épargnée par les affres de la guerre. Pourtant, nombreux sont les témoignages de Parisiens tentant de vivre à l’unisson des combattants, en quête d’informations et prompts à se réjouir des victoires. Véritablement menacé par les troupes ennemies au début de la guerre, Paris manifeste une joie libératrice au moment de la victoire de la Marne et fait de Gallieni, son gouverneur militaire, un véritable héros. La foule des civils se rassemble ensuite très volontiers pour communier dans l’admiration des trophées pris à l’ennemi ou pleine d’espoir devant les défilés de troupes alliées. La mise hors d’état de nuire de la grosse Bertha est une bonne occasion pour les Parisiens d’exercer leur esprit moqueur contre l’ennemi et, lorsque l’armistice est enfin signé le 11 novembre 1918, on perçoit, à travers les documents de l’époque, l’immense soulagement de la ville. Dans les années qui suivent, remises de récompenses, commémorations et projets de lieux de mémoire constituent autant de moyens de poursuivre la célébration des vainqueurs et de surmonter le traumatisme de la guerre.