Viande
La viande est un exemple représentatif des restrictions et des modifications alimentaires imposées par la guerre. Pour des raisons d’approvisionnement autant que pour des questions morales, des principes de modération sont imposés aux civils : au restaurant, la composition du menu est règlementée à partir de février 1917 et il convient de ne pas consommer plus de deux plats, dont un de viande ; on en vient même, au printemps suivant, à supprimer la viande au dîner, puis deux jours par semaine. Les ménagères reçoivent des conseils pour cuisiner de manière économique, en particulier des « rôtis sans viande » ! Le cheptel doit en effet être préservé pour ceux qui en ont le plus besoin : les soldats sur le front. La marchandise manque, les prix augmentent et doivent être encadrés et, pour satisfaire les besoins, on recourt massivement à de la marchandise importée. Les Français, militaires et civils, sont donc forcés d’accepter la viande étrangère frigorifiée, pour laquelle ils nourrissaient jusqu’alors une grande méfiance.