Wagram
Au Lutétia Wagram, au Grand cinéma du Palais Montparnasse, au Pathé-Journal ou au cinéma Récamier, comme dans tous les lieux de divertissements, l’activité est d’abord ralentie, du fait de la mobilisation des employés et de l’instauration d’une certaine austérité. Mais le cinéma est en plein essor et, en se pliant à la censure et aux restrictions imposées pour économiser l’énergie, les salles rouvrent vite leurs portes au public. Les Parisiens sont avides d’informations venues du front et apprécient particulièrement les actualités ; elles sont alimentées par la toute nouvelle Section cinématographique de l’armée, créée en février 1915. Les salles obscures relaient donc un discours officiel destiné à soutenir le moral des civils. Le patriotisme est également stimulé par la diffusion de « grands drames patriotiques » ou de films franchement antigermaniques. Mais la programmation comprend aussi de véritables divertissements, dont les « blockbusters » de l’époque, comme Le Masque aux dents blanches ou Les Mystères de New York.